La décroissance est le meilleur moyen de sauver la planète selon certains écologistes. Jérôme Faul affirme que par l’innovation, les Français peuvent avoir une contribution plus significative que la décroissance sur l’avenir de la planète.
La référence américaine de la Tech, le Nasdaq, vient de signer un nouveau record historique. Les esprits chagrins s’en alarment alors que la crise sanitaire mondiale risque de précipiter bon nombre d’économies dans des abîmes. Doit-on y voir une simple folie des marchés financiers ou plutôt la conviction que le « Monde de demain » devra son salut à l’innovation et à la Tech et non à la décroissance ?
Nous sommes 70 millions de Français dans un monde où la population augmente de 90 millions par an. Même à disparaître complètement, nous n’aurions donc aucun impact ! Ce n’est pas la décroissance qui a permis à des milliers de Français de continuer à travailler à distance pendant le confinement, de consulter des médecins par visioconférence ou encore de régler leurs courses sans manipulation d’espèces.
Ce sont les fruits de notre capacité à innover : dans les télécoms, avec des cartes à puces sans contact, et des outils informatiques de plus en plus performants.
Même s’il faut que chacun de nous soit plus attentif à préserver notre environnement et ses ressources rares que nous ne l’avons été dans le passé, nous, Français, pouvons avoir une contribution autrement plus significative sur l’avenir de la planète. Soyons ambitieux. Ne prévoyons pas le futur, construisons-le.
Compétences pré-existantes
Énergie, transport, santé, industrie : des pans entiers de nos économies traditionnelles sont en passe d’être révolutionnés grâce à l’innovation de rupture dans les matériaux, l’intelligence artificielle, le numérique, les procédés de fabrication, etc. Nous savons aujourd’hui développer des composants pour faire des batteries et des moteurs électriques pour des avions et ainsi transformer toute une industrie sur le plan mondial.
Nous savons aussi concevoir des solutions d’intelligence artificielle qui identifient et comprennent les sons et les bruits de l’environnement avec à la clé la possibilité d’améliorer considérablement la qualité de vie des malentendants. Cette même intelligence artificielle permet aujourd’hui à des radiologues d’aller beaucoup plus vite dans la détection de pathologies d’urgence et ainsi sauver des vies.
Écosystème favorable
Nous avons les moyens de bâtir ce futur grâce au progrès technologique, car l’écosystème fonctionne déjà : nos laboratoires de recherche sont parmi les plus à la pointe et nos connaissances scientifiques ne cessent de s’approfondir, les coopérations entre la recherche et l’industrie existent, les financements de cette « Deep Tech » sont là et donnent vie à une myriade de startups talentueuses qui agissent comme de véritables accélérateurs d’innovation.
Il y a par exemple une dizaine de startups crédibles dans le monde qui développent des réacteurs de fusion nucléaire, dont une en France – promesse d’une énergie infinie et propre.
Soutenons-les, soutenons-la ! Les chantres de la décroissance, enfants gâtés du monde occidental qui a déjà profité du progrès, portent une vision malthusienne du monde et manquent cruellement de confiance dans cet écosystème.
La France et plus largement l’Europe ont des savoir-faire majeurs et nous avons les moyens de continuer à innover pour relever le défi récemment posé par le Président de la République : « réindustrialiser le pays en réinventant un modèle industriel écologique ».
Pour y parvenir, notre politique industrielle ne doit pas regarder dans le rétroviseur, chercher à sauver ce qui n’a pas à l’être, mais bel et bien miser gros sur les secteurs les plus innovants, source de croissance bas carbone et qui garantiront notre souveraineté technologique et permettront à nos sociétés de croire de nouveau dans le progrès qui aujourd’hui doit et peut être avant tout un progrès environnemental.
Jérôme Faul, managing partner Innovacom